KUSHINAGAR, la cité des temples Buddhistes

20 septembre 2010

Samedi 18/09/10, 14h00 précises sur le quai de la gare de Bhopal...

Nos gros sacs sur le dos, des dizaines d'indiens les yeux rivés sur nous, nous faisons donc des allers retour sur le quai en espérant trouver tableau d'affichage avec cette putain de waiting list! Vous le savez, les gus de la gare sont venus l'afficher en même temps que le train. Bonne nouvelle pour nous, nous avons une place chacun.

Vu le prix que nous avions payé pour ces places, la qualité pouvait bien être au rendez-vous. Et globalement nous n'avons pas été déçus. 2 couchettes d'un côté, 2 de l'autre, air conditionné, peu de promiscuité, service de chambre, on peut vous dire qu'on va en profiter c'est pas demain qu'on va recommencer. Surtout que le budget des deux jours qui suivent y est passé, donc c'est abstinence après!

Devenant de vrais poètes, nous avons passer l'après midi de train assis en tailleurs à philosopher, écrire, lire et écouter la musique. On peut dire que quand notre esprit s'est fait à l'idée d'un trajet de 19h, il s'y prépare et le temps des « quand est-ce qu'on arrive? », « quand est-ce qu'on mange? » est révolu!

Nous avons fait la connaissance d'une famille indienne avec qui nous partagions le compartiment et qui malgré une entrée fracassante, était très sympathique.

Il faut tout de même dire que les indiens sont sans gêne et qu'au premier abord, nous européens, prenons aussi ce gros défaut comme un manque de sympathie, comme une sorte d'agressivité.

Par exemple, cette famille rentre dans le train, débarque dans le compartiment, le père balance son sac sur la tablette centrale (tant pis pour le livre dessous qu'on était en train de lire), il dit à peine bonjour, pousse tout le monde pour installer sa famille, rote pendant le trajet, vous explose son verre d'eau dessus et vous laisse nettoyer tout seul, et ainsi de suite...

Dans la rue, ou aux guichets, c'est sans impunité qu'ils vous passent devant (passaient parce que maintenant on les dégage d'un coup d'épaule), crachent des gros molards rouge au pied (sorte de pâte qu'ils mâchent et se coincent entre les dents) ou vous disent de dégager quand vous voulez monter dans un bus qui est plein!

Enfin, à part ce côté, réel et certes un peu gênant, nous essayions d'éviter les aprioris (c'est pour ça qu'on voyage) et nous nous rendons compte qu'ils sont dans presque tous les cas extrêmement gentils.

Au cours de ce voyage nous avons pu discuter en anglais de notre voyage et des beaux endroits que l'inde du nord pouvait nous proposer. Le père était militaire, la femme et les deux enfants étaient bien habillés, ils parlaient anglais et ils partaient tous en vacances, nous étions donc en face d'une famille dont le statut social devait être très correct, si ce n'est plus. Nous ne parlerons pas de leur caste car il nous est impossible de savoir s'ils appartenaient à une moyenne, haute ou très haute caste, même si un indien l'aurait su du premier coup.

Après un petit temps, ils nous ont vivement conseillé d'aller à Kushinagar, la ville où serait mort le Buddha. Cette ville se situe à 2h de bus de Gorahkpur, ville terminus de notre train à partir de laquelle nous comptions directement rejoindre Saunali puis Katmandou. Vérification faite dans notre guide, l'endroit semble très intéressant, c'est une place importante du culte Bouddhiste, en pleine nature (ce qui nous changera un peu) et par dessus tout, certains des temples bouddistes proposent des chambres à louer à très bon marché pour les voyageurs.

C'est donc décidé, ce sera notre premier changement de plans du voyage, nous irons à la conquête de Kushinagar, nous y réaliserons notre instruction Bouddhiste, nous ferons abstractions de tous les désirs qui remplissent notre tête (surtout manger, boire et les gonzesses!) et nous passerons les 13 étapes qu'un homme doit accomplir pour atteindre le Nirvana – accomplissement absolu pour les bouddhistes.

Nous sommes dimanche matin, arrivés à Gorahkpur, nous partons de suite pour Kushinagar et nous y passerons le samedi après midi, le samedi soir, le dimanche, le dimanche soir et repartirons le lundi matin pour Gorahkpur avant de rejoindre le Népal.

A peine arrivés après 2h de bus, nous sommes déjà installés dans le temple des moines Bouddhistes chinois, le temples Linh Sonh. Des enfants rasés courent partout dans la cour et nous sortons visiter la bonne quinzaine de temples et stuppas qui traînent dans le coin.

Après la prière des moines autour d'une des plus impressionnantes sculpture dorée d'un Bouddha couché, après la visite de la stuppa du Bouddha (nous avons fait le raccourci en appelant une stuppa une sorte de tombe géante), après une belle marche dans la campagne pour rejoindre les derniers temples (chaque communauté Bouddhiste internationale possède un temple à Kushinagar), nous rejoignons notre chambre de moine et allons manger notre première Thupka (soupe thibétaine).

On se regarde en rigolant et on se demande ce qu'on va faire le lendemain! On a passé une super journée, bien calme et sincèrement, Kushinagar en vaut le détour. On a découvert une inde plus rurale, où les gens sont plus calmes (et zen), mais aussi une ville qui regorge de belles choses.

Par contre, on se dit aussi : « c'est bon les temples, ça suffit, en plus on est dimanche et le dimanche soir c'est mac do, et ici, eh ben yen a pas !!! »

Allez c'est décidé, la pause Bouddhiste est terminée, on atteindra le nirvana plus tard, dimanche matin 8h on se casse à Gorahkpur, à 10h on y est, à 11h on est dans le bus pour Saunali, à 14h on est arrivé, à 15h on est dans le bus pour Katmandou et à 21h on est calé dans un bar avec une bonne bière népalaise dans le museau!

Vous connaissez notre rigueur scientifique accentuée par nos origines européennes, le programme est calé, rien ne peut nous arriver, tout est nickel demain soir on est sur le toit du monde!