Malaisie : Mustafa and Kamal ou le temps d'une reconversion

Mercredi 9 mars, le bus VIP bien confortable d'une compagnie Malaisienne nous dépose sur le bord d'une autoroute après une bonne nuit de sommeil.
Ces chiens maigres doivent toucher des commissions de chauffeurs de taxi qui nous attendent le long de la barrière de sécurité, une matraque à la main, histoire de nous faire les poches.
Nous devons nous rendre chez Greg, qui a déménagé de Hong Kong pour Kuala Lumpur, et qui prévoit de déménager à chaque fois que nous changerons de pays pour qu'on le retrouve!

Mustafa a récupéré l'adresse dans le quartier de Bukit Damansara, et évidemment les chauffeurs de taxi s'écrient : « Hooooo, my frrrrriend ! It is bery bery farrrrrrrr !!! Fiftyyyyyy dollarrrrrr, chiiiiiiip for you my friiiiiiiiend ! »
Autant dire que même si on a bien dormi dans le bus, il vaut mieux éviter de faire chier Mustafa et Kamal à 4h00 du mat, sur le bord d'une d'autoroute.
Kamal sort son short de Boxe Thai, Mustafa attrappe tous les chauffeurs de taxi et les mets un par un dans la soute du bus qui repart vers la Thailande.

Après ce petit échauffement, on part faire un treck le long de l'autoroute pour se mettre les idées en place et trouver une solution qui nous évite de lâcher 20 euros de tacos, en sachant que cela représente 90% de notre budget quotidien pour 2.
On trouve une gare de bus en contrebas, un petit snack, un café au lait, un petit sandwich et nous voilà paré.
Il est 5h00 et rien tel qu'un bonne sieste la tête sur la table après le petit déjeuner. Mustafa se réveille à 7h00 la sangle de son sac imprimée sur la joue alors que Kamal avait glissé sous la table.

On y est, notre cerveau se remet tout doucement en marche, on trouve un « cheap » bus pour Chinatown au centre, puis un train vers la station de KL central. Après vérification, le taxi retrouve un prix très abordable et on attérit chez Greg à 9h00, pile pour le petit déjeuner.

La maison est énorme, sur 3 étage, avec jardin, dans un quartier chic et vert, mais on n'avait aucun doute là dessus. Greg nous accueille une fois de plus bras ouverts, rigole à la vue de la coiffure peu orthodoxe de Kamal, nous offre un déjeuner digne d'un grand hotel et nous dirige vers la piscine.

On rencontre ensuite Arthur et Judith, des amis de Greg de passage en Malaisie et on part vers 14h00 à la découverte de la capitale Malaisienne.

 On découvre le Mac Do Malais, une petite étude de marché sur les hausse de prix du Big Mac suite au passage de frontière et à la chute de la bourse de Tokyo et on peut démarrer le tour de China Town. Petit marché à touriste, rue de stand culinaires et nous commençons à nous habituer à ce nouvel environnement exotique.

Le paysage citadin de Kuala Lumpur est unique puisqu'il est constitué de nombreuses cultures différentes.
La population est formée de Chinois, de Malais, d'Indiens et en minorité de diverses nationalités asiatiques.

Les Malais sont musulmans, l'Islam étant de loin la religion d'Etat, les Chinois sont Boudhistes, musulmans ou Catholiques (très peu) et les Indiens sont Hindous, Boudhistes, Musulmans ou Catholiques (très peu). Ce n'est pas nous, Européens, qui allons expliquer en Malaisie ce que le mot « Tolérance » signifie. Cela fait partie d'un style de vie dans une ville comme Kuala Lumpur où toutes ces nationalités et religions cohabitent dans le calme, même si l'Islam est omniprésente dans l'architecture, sur les affiches et dans la vie de tous les jours. La grande surprise est d'observer en permanence une architecture hybride entre les influences Malaises, coloniales (Portugaises, Hollandaises, Britanniques), Chinoises et surtout Arabes. Cela donne un résultant étonnant où se cotoient non seulement ces cultures différentes mais aussi deux mondes opposés, l'ancien et le moderne.

Il devient difficile de ne pas avoir sur chaque photo, une vieille église ou mosquée en premier plan ainsi qu'un grand building de verre en arrière plan.

Chinatown et ses environs regroupent les principales attractions touristiques et c'est dans la foulée que nous débarquons devant la mosquée Masjid Jamek. Après avoir revêtu une tenue convenable, une petite visite bien agréable de ce lieu calme et chargé d'histoire en plein centre ville, nous rencontrons notre pote Hamad. Le voilà qui démarre avec un grand sourire son cours de cathéchisme, Euh, d'« Islamisme », nous charge les bras de prospectus, nous explique sa vision d'une islam tolérante et nous rebaptise au cas où on se retrouve un jour à la Mecque. Il nous dit qu'il est indispensable qu'il puisse nous reconnaître et nous identifier par notre prénom lors d'une prochaine rencontre. Peut-être lorsque nous devrons effectuer notre pélérinage de 4 mois, soit 40 jours en Inde, 40 au Pakistan et 40 au Bangladesh !

Vous nous appelerez donc dorénavant : « Mustafa and Kamal – On the Road Again ! »

La visite continue et nous passerons devant Central Market, le Merdeka square qui symbolise l'indépendance, le palais du sultan, la poste, un superbe et giganstesque building blanc aux milliers de persiennes et nous finirons par la gare. Cette bonne marche nous a coupé les jambes, on saute donc dans un tacos pour retrouver Greg, Arthur et Judith avec qui on s'apprête de passer une bonne soirée.

Greg, avec qui on est sur à 100% d'atterir dans un bon endroit nous emmène en plein Little India, au Coliseum, un café restaurant des années 30. L'endroit n'a pas bougé d'un pet, les murs sont vieux, les canapés déchirés, les anciennes photos et affiches recouvrent les murs et la spécialité d'anchois séchées ne fait pas rire. Quelques bières, un superbe steak, apparement le meilleur de la ville selon les indigènes, de bonnes rigolades et Arthur et Judith nous laissent déjà pour partir faire un treck dans la jungle au centre de la Malaisie. Autant vous dire de suite qu'on les envie pas !

 

Nous glissons avec Greg dans un quartier class de la night Kuala Lumpurienne qui s'appelle Changkat Bukit Bintang et nous nous racontons nos aventures depuis Hong Kong, une petite Caipirinha entre les doigts.

 Le lendemain, après un petit déjeuner honteusement délicieux et copieux, nous remettons le couvert et accompagnons Greg dans le quartier de Bangsar village. On passe par la case Laksa, la soupe de nouille à la Malaisienne, un peu épicée au fond de Coco, et nous partons vers le KLCC, « Kuala Lumpur City Center ». Ce quartier tourne autour d'un énorme complexe dont le centre est facilement repérable par les deux Tours Petronas. Celles-ci culminent à 420 mètres ce qui les porte à la 4ième ou 5ième place du classement mondial des tours les plus hautes, derrière celle que nous avions visité à 496m dans les airs de Shanghai.

Le siège de Petronas occupe une tour entière, avec au RDC une formule 1 de BMW Sauber dont Petronas est le sponsor et la seconde tour est occupée par diverses grosses entreprises internationales.

 Après cette halte indispensable pour le touriste en visite dans la capitale, nous allons faire un tour dans Little India, le quartier voisin de Chinatown. Saris, thalis, samoussas, indiens toujours aussi fous, tous les ingrédients sont là, même si ce little India ne peut prétendre arriver à la cheville de celui de son homologue Singapourien. (Eh oui, on a de l'avance sur vous … )

 

Re-tacos, re-retour chez Greg en fin d'après midi, grosse baignade dans la piscine sous la pluie en attendant son retour et délicieux repas de quiche Lorraine arrosée d'un Mojito fait maison. On est bien soignés chez Greg, n'est-ce pas?

 Notre étape à Kuala Lumpur se termine le lendemain et Mustafa and Kamal repartent sur les routes, dans les bus pour le sud de la Malaisie. Nous avions 8 jours pour profiter de la Malaisie et de Singapour, et avant cette dernière étape, nous décidons de nous arrêter à Malacca, au sud du pays.

Malacca est une petite ville classé au patrimoine mondial de l'unesco pour son architecture et l'histoire dont elle est le vestige.

Les Portugais y sont arrivés en premier, vers 1500, ont essayé de convertir les malais musulmans en catholiques, mais cela ne plait pas trop et ils laissent leur place aux Hollandais et enfin aux redoutables Britanniques dans les années 1800. Ces derniers n'en n'ont rien à faire d'imposer leur religion et sont bien disposés à faire de Malacca un efficace relais commercial.

Malacca est en effet extrêmement bien placé, car au sud de la Malaisie, sur la côte Ouest, elle est orientée vers l'Inde et les vents des moussons sont propices à des échanges à la fois avec cette ancienne colonie britannique mais aussi avec la Chine. Les vents portent les jonques et les caravelles dans un sens, et une fois déchargées et remplies de nouvelles denrées exotiques, les vents tournent gentillement pour ramener les navires à la maison.

 

Nous voilà donc une fois de plus sur les traces de nos ancêtres et débarquons dans cette charmante cité vers 19h00. Les ruelles sont tout droits sorties d'un décor de cinéma, les maisons sont rénovées, repeintes de couleurs variées, les rues sont intelligement éclairées et nous avançons le sourire aux lèvres vers notre guest house avec une sensation de devoir accompli.

Nous avions le temps de nous arrêter quelque part en Malaisie et après lecture du routard échangé contre deux romans dans un bar de Sianoukville, nous avons été tenté par la description de Malacca sans en savoir plus.

Les sacs jetés sur deux lits du dortoir de la « Voyage Guest house – Sama Sama », nous filons en ville repérer les lieux et manger un bout.

On se fie une fois de plus au guide, on est dans un bon jour, pour le choix d'un restaurant populaire et on finit par un tour dans le marché de nuit qui tient place tous les week-end dans ChinaTown.

Les stands semblent présenter des produits de qualité ce qui change de la camelotte qui s'entasse sur les marchés d'Asie du Sud Est, mais ce qui nous plait le plus est l'architecture de Malacca.

Toutes les maisons de ChinaTown sont refaites avec bon goût en gardant le patrimoine colonial et/ou Chinois en laissant planer le doute sur la nationalité du style architectural. Portugais ou chinois? Hollandais ou Anglais et/ou Chinois ?

La ville est petite, ce qui est appréciable car on peut tout voir et se perdre dans les rues sans avoir à être rivé sur un plan, et l'agitation dues aux touristes et aux Malaccais est bien sympas.

 Nous rentrons dans notre guest House « Vintage », elle aussi superbement bien rénovée et allons taquiner le billard avant d'aller se coucher.

Kamal est réveillé par un gros anglais et n'est pas loin de balancer la première Moulinette Malaisienne de l'histoire de la Moulinette, mais se ravise, c'est pas bon pour le coeur. C'est fou ce que ce tour du monde nous assagit, vous allez pas nous reconnaître, de vrais petits anges.

Et pour illustrer cette image face aux mauvaises langues que vous pouvez être, nous étions les premiers au lit d'un dortoir de 169 lits !

 

Nous sommes à Malacca pour une seule vraie journée, donc autant vous dire qu'on n'est pas venus pour sucer des glaçons. Réveil 9h00 (privilège de tour du mondiste, on n'a pas à se lever trop tôt pour aller travailler – Exception faite pour les Karmiche, qui font un tour du monde mais qui doivent se lever à 5h00), et nous allons faire un petit déjeuner/cartes postales. Inutile de vous rappeler le temps que ça nous prend ces cartes postales.

Ensuite c'est la machine qui se lance. Tout d'abord c'est la visite de Christ Church, une église peinte en rouge et constuite en 1753 par les Hollandais. Ensuite, sur une colline qui surplombe la ville, on visitera Saint Paul's Church, une église construite en 1521 par les Portos à Moustache, transformée en cimetière pendant les Hollandais et en stockage de poudre à canon sous les anglais, qui comme on vous l'a dit, n'en n'avait rien à foutre de la religion. Du moins pas à Malacca.

La machine « Mustafa and Kamal » lancée, il ne vaut mieux pas l'arrêter et après un rapide passage devant « A famosa », une porte contruite pas les portugais, nous allons visiter le palais du sultan.

Il était au courant de notre arrivée ainsi que de notre reconversion et a tenu à nous faire visiter son palais.

La malaisie est composée de 13 états, dont 9 sont dirigés par des sultans. Ceux-ci sont considérés comme des branleurs, souvent en vacances, apparement le bruit court qu'il vaut mieux pour l'intérêt général, mais ils apposent leur signatures sur toutes les lois et sont tout de même respectés car ils symbolisent l'histoire de la Malaisie. Le roi, le sultan des sultan, est élu pour 5 ans, bizarre...

Même si l'utilité des sultans dans le système Malais est discutée, leur existence est cependant primordiale pour le peuple car elle est l'un des vestige d'un passé glorieux.
Le premier sultan malais est arrivé de « Temesik » (pas tout à fait sur du nom), maintenant Singapour, et ayant été chassé il s'est installé à Malacca et en a fait son royaume. Cela se passe environ vers 1400 et les sultans se sont enchainés, comme des rois, avec chacun leurs travers et leurs qualités.
Le musée du Sultanat palace retrace l'histoire des premiers sultans, quelques légendes, de nombreuses reconstitution de costumes traditionnels et décrit tous les échanges commerciaux entre les Malais, les Chinois de la dynastie Ming, les indiens, les indonésiens, les siamois (?), habitants du Siam, maintenant Thailande.

PS : On offre un Kébab à celui qui nous dit comment on appellait les habitants du Siam !

Pour les autres, voici une petite question culture.
Dit-on Malais ou Malaisien?
Les deux existent mais les Malais sont les personnes d'origine de Malaisie alors que les Malaisiens sont les personnes nées en Malaisie mais d'origine chinoise, indienne ou autre.

Voilà, ça suffit pour la culture!

La machine manque maintenant de carburant et nous allons, merci le routard, manger un bon thali végétarien, que les vrais appellent le « Veg Thali », à prononcer « Vege Thali » !
Une larme aux yeux en souvenir de l'Inde (on a déjà un trajet tout prêt en tête en Inde pour notre prochain tour du monde).
Une feuille de banane en guise d'assiette, 3 louches de riz blanc, une louche de légumes 1, une louche de légume 2, une louche de légume 3, quelques chips au curry et le tour est joué.

L'estomac bien platré (c'est le moins qu'on puisse dire avec un plat pareil) on repart vers le musée d'architecture. Malacca est l'endroit parfait pour aller se plonger dans les influences architecturales. Les thèmes sont l'habitat traditionnel malais, l'influence arabe, coloniale, indienne, l'ancien, le nouveau, etc...

Ensuite, c'est marche le long du fleuve, en direction d'une hypothétique marina, Mac Flurry chez Ronald, et on finit dans China town que nous avons vu la nuit ou en sortant du lit le matin, mais qui une fois de plus regroupe des attractions à ne pas manquer.

On otpe pour le temple chinois le plus ancien de Malaisie, le Cheng Hoon Teng (1646), la mosquée Kampeng Kling, très calme de 1748, un temple Hindou, une dizaine de ruelles pour finir par un bon billard dans la guest House !

 Le reste s'enchaine très vite, repas, billard, lecture, dodo (encore une fois les premiers du dortoirs) pour arriver le plus vite possible au lendemain – LE 13 MARS 2011 -

 Anniversaire des 6 mois !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Coup de tonnerre dans le ciel du sud Est Asiatique !

Attention, ce n'est plus la même, les données changent, on comptent maintenant à rebours.

Pour marquer le coup, le programme de la journée est chargé.

1. MAC DO d'anniversaire à midi dans la gare de bus de Malacca

2. BUS pour Singapour

3. Soirée d'anthologie dans cette folle métropole.

 Voilà pourquoi on se dépêche, on vit le plus vite possible tous les moments qui nous séparent de cette journée mythique qui sera évidemment déclarée fête nationale Singapourienne et Malaise dans les plus brefs délais.

 Changement de pays, nouvelle langue, nouvelle histoire, nouvelles conneries, nouvelle bière, nouvelle soupe de nouille et bien Navy diamant nouvel article...

A bientôt les amis... Kouedik and Bornus sont de retour « On the Road Again »

Comments

[Pichimba]

Je l avais pas lu celui la!
"C'est fou ce que ce tour du monde nous assagit", bizarrement le veilleur de nuit de l auberge a Santiago doit pas avoir le même avis!

[Karmich]

Salut les amis...fini le wake up à 5h du mat, les montagnes du Népal sont déjà loin...ce matin nous nous sommes levés à 11h, une vraie perf...(couchés à 2h du matin, impossible de faire mieux à Kao san road!!!) Et vous, déjà au Bella Vista ???