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KOUEDIK AND BORNUS - "ON THE ROAD AGAIN"
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19 octobre 2010

Benarès, ou la réconciliation avec une Inde multi facettes...

Vendredi 15 Octobre 2010...5h30 du matin...la tête dans le …, nous ouvrons un œil. On va retrouver aujourd'hui les joies du voyage, et, croyez le, on commence sérieusement à aimer ça même si on s'attend tout de même à quelques petites galères! On partage un tacos avec les indiens qui partent en même temps que nous pour Gorakhpur avant de se diriger vers Delhi, on dépense nos dernières roupies Népalaises avec un croissant et un milk tea dans lequel les indiens se font une joie de déverser allègrement du rhum.

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Il est 06h30 et il pleut, on installe nos sacs sur le toit (autant dire qu'on est serein sur le futur état de nos affaires à l'arrivée), on monte dans le bus et par miracle, on a deux places assises au milieu du bus, sans Népalais sur les genoux et donc sans embrouille. Arrivée à Sunauli, ville frontière à 14h00, on se fait tamponner la sortie par les Népalais sans problème et on glisse à travers la douane indienne comme dans du beurre. On se rend même compte que le tampon de Katmandou à 700 Rps ne sert peut-être à rien, mais on n'en est pas surs! Les indiens regroupent tous les touristes qui traînent dans le coin et on se partage une jeep à 8 pour 3h de route vers Gorakhpur. La brochette comprend un argentin, deux indiens, deux anglais (dont un qui nous propose un toit et des bières à Bangkok – Yes!), un américain qui nous suivra quelques jours, un français breton et un belge ! A Gorakhpur, c'est évidemment la merde, avec ce putain de festival tous les trains sont encore pleins et on se sépare tous soit en direction de Bénares soit de Delhi. Après quelques allers/retours, on finit par acheter pour assurer notre billet Bénares/Delhi pour le 18 Octobre,ça c'est fait (enfin c'est ce qu'on croit!) et on prend un bus à 18h30 pour Bénares. On se dit bien sur que ça va être la merde comme d'habitude mais au bout de 2h de route on se retrouve à 2 pour se partager les 6 sièges de toute la banquette arrière. On en profite pour s'allonger, dormir, rêver, écouter de la musique en s'inventant une vie...


Nous sommes censés arriver vers 5h du matin à Bénares, mais voilà qu'à 2h30, le bus s'arrête, éteint les feux et le moteur. Il semblerait que nous soyons déjà arrivés. Ce sera bien la première fois du voyage où nous sommes blasés d'arriver plus tôt que prévu. En effet, à 3h du matin, on est obligés de se payer une nuit d'hôtel pour finir la nuit. On commence en se disant qu'on va prendre un thé et faire trainer pour arriver tôt à l'aube à l'hôtel sans payer la nuit, mais au bout de 20 min ça nous saoule et on décide de quitter le quartier toujours si agréable de la gare avant de prendre un tuk tuk jusqu'au quartier des Ghats. Une auberge avec un dortoir à 50 RPS (80cts d'euros) nous tente particulièrement. Finalement elle est fermée et après une bonne marche nocturne dans les ruelles remplies de vaches et des bouses qui vont avec, on atterrit dans un hôtel pourrave. Il a simplement l'avantage d'accepter nos 75 roupies au lieu de 200 pour finir la nuit.
Les ruelles de Bénares font environ 1,5m de large, c'est limite que nos sacs touchent des 2 côtés, elles sont remplies de bouses de vaches pratiques pour les glissades, la vie nocturne y est assez calme en dehors de festivals et elles sont assez proches de ce que peut-être un bon labyrinthe.

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Après une courte mais bonne nuit de repos, on fait un petit tour pour trouver un meilleur hôtel et un petit garçon qui a bien compris qu'on cherchait la guest house la moins chère de toute l'Asie nous amène au Yogi Lodge où on retrouve ce couple de français rencontrés à Pokhara. Ca nous fait du bien de retrouver croiser des visages connus et après une petite discussion, on part visiter les chambres à 200 Rps avec le proprio. Arrivés dans une pièce sur laquelle débouchent 4 ou 5 chambres et où trainent quelques lits, on craque pour ce loft indien dont le lit nous coûtera 65 Rps par personne (allez disons 1€). Parfait mon gars, on est des machines, trop contents on se marre déjà en pensant aux crédit en bières que cela nous fait tandis que le patron de l'auberge tire la tête; il pensait surement qu'on était blindés de dollars !!

C'est parti pour une journée à Bénares une des villes les plus connues au monde. Il y a forcément quelques ignards qui traînent toujours parmi vous dans les rangs, on va donc vous faire quelques rappels essentiels à votre survie. Peut-être que cela permettra à certains de faire les mariols à un repas de famille ou de faire bonne impression lorsqu'ils seront invités par les beaux parents.

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Varanasi, anciennement Bénares est une ville d'1,2 millions d'habitants sur le Gange. Cette ville est en quelque sorte considérée comme l'équivalent de la Mecque pour les Hindous. L'Hindouisme étant la principale (et de loin) religion en Inde, imaginez donc que cette ville est une fourmilière où croyants, pèlerins, prêtres, temples, boutiques d'offrandes et policiers font un curieux mélange. Les policiers ne glandent rien à part chiquer des feuilles de tabacs mélangées à des épices ou tapent à coup de bâtons sur le cul des vaches, mais ils sont bien sympas et nous indiquent à chaque fois notre auberge que nous n'avons jamais su trouvé tout seuls en 2 jours. Ces derniers sont incroyablement nombreux près de chaque temple, c'est à dire à tous les coins de rue. Les Indiens sont sur la défensive en ce qui concerne leurs temples, ce qui se traduit par l'interdiction de prendre des photos d'un temple y compris du toit d'une maison en direction du temple en question et leurs entrées sont souvent équipées de radars comme dans les aéroports. Les Hindous croient en la réincarnation et considèrent qu'il faut mourir à Bénares vous allez comprendre pourquoi et comment.

Une des principales attractions touristique à Bénares sont les Ghats tout au long du fleuve majestueux. Le fleuve est situé en contrebas de la ville qui le surplombe du haut de ses vieux immeubles et terrasses.

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A intervalles plus ou moins réguliers, les rues perpendiculaires débouchent sur des escaliers plus ou moins larges (entre 5m et 20m) qui descendent jusqu'à plonger dans le Gange. Ces escaliers sont ce qu'on appelle des Ghats et sont bordés de boutiques religieuses où les gens peuvent venir acheter des offrandes.

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Sur presque chaque marche, des gens (ou sorte de prêtres, on ne sait pas trop) sont assis et mendient quelques roupies ou du riz contre un geste religieux, une bénédiction ou un point rouge sur le front.

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Mais avant les Ghats, on va aller déjeuner; il faut pas déconner quand même. La ville est remplie de petits vendeurs de thés, yaourts, galettes, beignets de pomme de terre, crêpes garnies de légumes et patates, cornets de céréales aux épices, etc... Autant vous préciser tout de suite que notre retour culinaire en Inde est furieusement violent et qu'on ne laisse rien passer. Une petite visite dans notre album putain j'ai faim vous mettra forcément l'eau à la bouche. Quand on mange dans la rue et qu'on regarde attentivement ce qu'on vous prépare, on comprend mieux pourquoi la cuisine indienne est mondialement reconnue. Le moindre petit plat à quelques roupies est composé de 5 ou 6 ingrédients et tout autant d'épices.

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Après notre pèlerinage culinaire dans le boui boui du coin et de belles offrandes à notre estomac, on se dirige vers les Ghats.

On atterrit sur le principal et du haut des marches, nous nous arrêtons sèchement pour contempler ce qui sera pour nous, notre première grosse sensation. Celle qui vous dit que vous n'êtes pas venus ici pour rien et qu'il fallait voir ça avant de mourir. La vie n'est pas si intense que ça autour du Ghat, mais nous avons compris après que c'était parce qu'il était midi et que les moments privilégiés des indiens pour venir sur le Gange sont l'aube et le crépuscule.

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N'oublions pas de préciser que ces escaliers ou plutôt « portes » vers le Gange sont les accès des indiens pour venir se baigner dans le fleuve sacré. Le rituel est de venir se purifier en lavant son linge, son corps et son esprit dans le Gange tous les jours. Certains vont même jusqu'à boire cette eau plus de 100 000 fois plus polluée qu'un piscine française.

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Nous passons un bon moment à nous glisser entre les vendeurs d'offrandes, de massages de mains, de massage du crâne, de coupe de cheveux, de rasage, de promenade en bateau, de Hashish, d'opium, de fruits de beignets, de cadenas, de thé, d'épices, de bijoux, de saree.. pour contempler la magie de cet endroit et la vie qui s'y déroule tranquillement.

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Les gens viennent ici ce baigner en famille, un sac plastique à la main. Ils en sortent un tissu qu'ils se mettent autour de la taille, enlèvent tous leurs vêtements et descendent dans le Gange faire la lessive et le laver, shampoing inclus! Certains passent la journée à plonger dans l'eau pour sortir de la vase quelques objets perdus. D'autres se retrouvent entre amis sous des parasols pour discuter ou jouer aux cartes. Les femmes se regroupent entre elles pour discuter de ménage et de cuisine! (ok on plaisante!)

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La mousson est terminée depuis un mois, mais le fleuve redescendu a laissé d'incroyables épaisseurs de boue et de limon sur les promenades qui relient les Ghats. Ces derniers on déjà été nettoyés, mais les indiens à l'aide de grosses pompes terminent le travail et nettoient le reste des bords du Gange, ce qui nous oblige de temps en temps à remonter dans la ville pour rejoindre le Ghat suivant.

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On est hyper relax, on regarde le Gange qui est magnifique et on continue notre promenade.

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C' est alors qu'on débouche sur le Mandigarnica Ghat » (ou quelque chose comme ça!). Pour les salopards des fêtes de Bayonne, ça n'a rien à voir avec le bar Guernica et on n'y écoule pas des litres de bières! En effet, ce Ghat est le principal Ghat crématoire sur les 2 ou 3 que compte la ville de Bénares. Les Hindous arrêtent le cycle de la réincarnation par la crémation.
Les morts sont donc allongés sur des brancards de bois, emballés dans un premier tissu blanc puis dans divers tissus de couleurs. Des offrandes et des fruits sont aussi disposés sur le brancard. Des gens considéré comme des « Hors caste » portent le brancard suivis de la famille et des proches jusqu'à le plonger dans le Gange. Ensuite une marche à lieu dans les ruelles de la ville pour finalement rejoindre le Ghat et un bucher. La crémation peut avoir lieu.

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Arrivés à ce Ghat, nous observons des quantités impressionnantes de bois et des gens pèsent les buches et préparent les buchers. La quantité de bois et son essence sont les principales clés pour définir le prix du bucher.

Nous avons ensuite croisé plusieurs brancards qui revenaient des ruelles et de nombreux buchers sont allumés, dont la combustion de chacun est plus ou moins avancée. Il fait extrêmement chaud, une épaisse fumée issue des buchers enveloppe le Ghat en vous laissant au passage odeurs et cendres dans les yeux et sur les vêtements. Les façades des immeubles les plus proches sont toutes noires et protégées par des draps ou plastiques.

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Il est impressionnant de constater que la vie règne ici comme dans un autre quartier, que nous n'avons croisé aucune famille effondrée par les pleurs et les indiens sont tranquillement accoudés aux comptoirs des café qui surplombent le Ghat. Avant d'arriver à ce endroit célèbre, et en voyant la fumée de loin, nous étions certains de ne pas pouvoir assister à ce genre de spectacle macabre. Cependant, les premiers étonnés, nous n'avons rien ressenti de pénible à ces scènes qui s'apparentaient plus à des rites heureux ou du moins paisibles qu'à des scènes horribles ou dégoutantes.

Selon ce que nous avons compris, les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans ne passent pas par le bucher mais sont directement offerts au Gange. C'est aussi le cas des personnes décédées suite à une morsure de serpent. Il nous semble que le serpent est le symbole du dieux Shiva, à la fois créateur et destructeur chez les Hindous. C'est un peu comme s'ils pouvaient se passer de la crémation parce que le créateur aurait choisi leur mort, mais tout ceci est à vérifier, on n'est pas encore tout à fait au point et l'anglindien n'est pas toujours facile à comprendre.

Pour se remettre de toutes ces émotions, on va s'envoyer un gros Thali, repas typique indien composé de riz, curry (ce qui signifie sauce chez les Indiens), légumes et divers assortiments. L'après midi sera consacrée à une ballade en Ricksaw, le pouss pouss à l'indienne, soit le pouss pouss tiré par un vélo et à la visite de l'université de Varanasi. Nous nous dirigeons ensuite vers le quartier musulman ou sont présents tous les ateliers de tisseurs de soie. Les métiers à tisser sont énormes et tout un réseau artisanal se développe autour de cette activité.

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Le ricksaw du retour sera marrant car nous étions en train de négocier le chemin pour 40 Rps et après 5 min de discussion le gars accepte. Sur le point de monter, son collègue arrive et nous dit qu'il nous emmène pour 30 Rps. L'autre est dégoutté! C'est ce qu'on appelle une rude concurrence!

Après un repas gastronomique chez tous les petits cuistos de la rue et du quartier et au milieu du plus grand festival Hindou de l'année dédié à la déesse Dashain, nous rentrons à l'hôtel parmi le singes qui habitent les ruelles des Ghats.

Demain on va faire un tour de bâteau sur le Gange! C'est touristique et ça va nous blinder le budget mais il faut le faire, tout le monde nous l'a dit: « Mon petit, à Bénares, il ne faut pas manquer la ballade en bateau à l'aube. » « Ok, maman, j'irai si tu veux! » Après notre épisode à Bhopal où nous avons raté la prière à 4h du matin dans la mosquée, nous étions légèrement perplexes quant à notre capacité à prendre le bateau l'aube pour assister au lever du soleil.

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He ben si! Il est 05h40, le prix est négocié et on a le cul sur les planches moisies de ce bateau vénitien. Personne sur les Ghats, il fait presque noir, le soleil commence à se lever, tout est calme, la ville dort et nous profitons de cet instant privilégié au fil de l'eau. C'est clair que c'est plutôt un truc à faire avec sa meuf, mais bon, tant pis, on lui racontera quand on l'aura trouvée!

06h15 et là c'est incroyable ce qui se passe. Des gens affluent de tous le côtés et le Ghat se transforme en messe Hindou, en marché aux puces, en restaurant de plein air, en laverie, en piscine municipale, en champ de pâturage, en salon de beauté et tout ce que vous pouvez imaginer!

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Les baigneurs sont multiples, chacun avec son propre style : short, tissus, moule bite, tissu/string, baigneur cool, jeune plongeur, vieux rêveur, copains rigolards, etc...

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Après 2h de café sur la terrasse d'un hotel pour admirer la vue, nous nous rendons à un fort majestueux qui borde l'autre rive du Gange. L'entrée est trop chère et on profite pour garder les sous pour se faire un lassi. Un lassi est un yaourt liquide recouvert d'un yaourt plus solide, sorte de lait caillé. Assez difficile à décrire mais facile à engloutir!

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Notre repas de midi sera forcément un burger indien à défaut de Mac Do (on est dimanche et on reprend nos habitudes) suivi d'une soirée au milieu du festival qui a lieu ce soir au bord du Gange, toujours dédié à la déesse Dashain.

L'anecdote de la fin sera celle d'un indien crevette qui s'approche de nous et qui nous demande des conseils pour faire de la muscu! Il se trouve faible et veux avoir des muscles. Ça nous fait bien marrer pour une fois qu'il ne nous vend rien, on lui dit que les muscles ça sert à rien et il nous remercie en partant tout content.

Pour finir sur le physique plus que frêle des indiens, Kouedik achète un caleçon pour dormir, au moment de le mettre, il manque de s'étouffer suite au deux garots qu'il a à chaque cuisse!

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Commentaires
C
Ah Alex!<br /> <br /> Un vrai plaisir de vous lire et de suivre vos pérégrinations (qui s'apparentent parfois à un voyage culinaire;) ) et c'est ainsi que depuis quelques jours je guette impatient l'arrivée d'un nouveau post ! <br /> J'espère d'ailleurs, en cette absence de nouvelles, que tout va bien pour vous.<br /> <br /> Continuez cet effort ! Les photographies sont de superbes compléments à vos textes et rajoutent encore à cette frustration que l'on a de ne pouvoir faire fonctionner tous nos sens, de ne pouvoir sentir la fumée de ces cuisines, entendre le brouhaha des rues ou caresser les tissus lumineux que portent, avec une vraie noblesse naturelle, les femmes de ces villes indiennes.<br /> <br /> Bonne continuation, <br /> Have fun!
R
Alex essaie de sourire un peu sur les photos .On te croirait constipé.
G
Salout les aventuriers! Vous m'avez sauvé la mise avec votre blog sinon c'était Paris/Marseille à la coloc!;);) on vous passe le passage potin! J'attends la suite avec impatience! Et koedik, hésites pas avec toutes ces esthét indiennes à te faire enlever tes lianes aux jambes! bises à vous à la prochaine destination.
P
ben alors !!! on attend la suite...
J
J'ai du poser des congés pour lire vos tartines et voir vos cabines ... et ca me fait bien poile!<br /> petite info pour Koudich : le Stade Brestois et 1er de ligue 1...eh oui !<br /> Bon trip Jeff
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